▬NOM▬ Innocent ▬PRÉNOM▬ Red, même si il se présente par son nom de famille. Son deuxième nom est Dexter, le prénom de son grand-père. ▬ÂGE&NAISSANCE▬ Vingt-deux ans, né un premier avril. ▬GROUPE▬ Sanifect ▬ MÉTIER▬ Il attends encore que Sanifect lui dise quoi faire. ▬AVATAR▬ Feat Izaya de DURARARA!

Une étincelle aura suffi. Une pauvre petite étincelle. Un frisson, le souffle court, le pauvre jeune garçon regarde sa mère se faire dévorer par son père. Le sang gicle, il écoute le son des os qui craquent sous la mâchoire de son père. Il regarde son vélo recouvert de sang. Ce même vélo que lui avait offert son bien aimé père il y a quelques semaines à peine pour son anniversaire. Sa mère ne bouge plus. Elle a cessé de crier, sa mère n’est plus rien qu’un amas de chair et d’os détruit et souillé. Son père regarde son œuvre, son père se met à pleurer. Son père est un monstre, son père s’en veut et se sent dépérir dans la seconde. Son père se redresse, et le regarde. Son père s’approche, il recule. Son père tends les mains, le sang goutte, l’enfant hurle. J’hurle. Je pars en courant. Mes larmes coulent. Que se passe-t-il enfin !? Pourquoi diable toute cette merde ? Le frisson, je cours toujours. Mon père pleure, me demande de l’aider. Je fais le tour du salon, je monte l’escalier, je l’entends me suivre mais ne me retourne pas, je ne dois pas. Je ne dois pas, je ne dois pas penser à ma mère, je ne dois pas penser à mes frères et sœurs, je ne dois plus penser. Je dois courir, courir pour sauver ma peau, pour sauver mon cœur, pour sauver mon sang. Je ne dois pas rester sur place. Je dois monter les marches, je dois survivre. Je rentre comme un fou dans la chambre de mes parents. Tout va trop vite, beaucoup trop vite. J’attrape ce que j’ai sous la main, je me tourne, mon père est là, un grondement, le tonnerre ? Un fusil. J’ai un fusil entre les mains. J’ai tiré. J’ai tué mon père. Il avait tué ma mère c’est normal non ? J’ai tué mon père. Il avait déjà tué ma sœur. Il avait déjà tué les autres. Je devais vivre. Il n’avait plus le droit de vivre. Il devait mourir. Ce n’était plus mon père. C’était un monstre. Un monstre comme ma mère me les racontaient pour que j’aille au lit. Un monstre comme on peut les imaginer en regardant la TV. Ces monstres qui peuplent les rues. Je pose le fusil sur le lit, j’avance telle une âme errante. Je regarde face à moi. Je ne pense plus. Je ne réfléchis plus. J’avance dans le couloir. Les murs sont souillés d’une longue trace de sang. Une barre monstrueuse. J’avance lentement. Je n’ai que seize ans… Pourquoi moi ? Que s’est-il réellement passé ? J’entre dans la cuisine, ma mère est étendue là, les yeux grands ouverts. Le ventre aussi. Je vomis dans l’évier. Je vide tout le contenue de mon estomac. Et quand j’ai terminé, je recommence. Je vomis de la bile, je vomis ce que je peux. Je me purge. Tout cela n’est pas réel. Je me rince la bouche, je remonte me brosser les dents. Je mets mon père sous la couette pour qu’il puisse dormir correctement. Je descends. Ma sœur est déjà allongée dans son lit. J’ai peur d’aller voir mon grand frère. Je descends, je porte comme je peux ma mère sur le divan. Je fais un maximum de place. Je m’allonge près d’elle. J’entoure ses bras autour de moi. Ses yeux ne me quittent par. Elle veille sur moi. Elle ne m’oubliera jamais. Elle n’est pas morte. C’est un mensonge. J’ai fait un mauvais rêve. Ce ne peut être qu’un mauvais rêve. Je ferme les yeux. Je dors.

Ma vie est, a toujours été et sera toujours un enchevêtrement de micros et de caméras braqués sur ma famille. Des années et des années encore. Mon père était ingénieur et chercheur dans la robotique. Il avait également un doctorat de biologie mais ce n’était pas son domaine de prédilection, contrairement à ma mère. Je suis né dans une famille de chercheurs doués et reconnus et j’ai toujours trouvé ça follement inintéressant. Non pas que je n’y comprenais rien du tout ou que sais-je encore ? Mais plutôt que je ne voyais pas pourquoi si notre famille avait des postes pareils nous étions forcément plus intelligents que d’autres. Simplement notre famille se passionnait pour ce genre de choses et c’est tant mieux. Mais j’ai toujours été différent des autres membres de ma famille. Tous tellement Terre à Terre, tellement réaliste. Ils n’avaient aucune imagination, aucun piquant face à l’étonnante réalité qui pouvait s’ouvrir à nous. C’est dans cette atmosphère purement scientifique que ma croyance dans un destin plus fort que tout est né. Je me suis très longtemps demandé pourquoi j’étais en vie et ce que ce destin avait prévu pour moi. J’ai grandis avec d’énormes facilités en cours, tellement que le test de QI traditionnellement à nos quinze ans fut avancé pour moi. J’y suis allé avec mon grand frère, j’avais alors douze ans seulement et le résultat avait remplis mes parents de fierté. Même mon frère n’avait pas émis la moindre pique de jalousie, simplement fier d’avoir un petit frère si brillant. Je ne comprenais pas comment des esprits aussi éclairés pouvaient s’extasier devant un simple numéro. Et dire que tout ça c’était un an seulement avant l’incident.

Quand mon père a… dérapé, les médias se sont emparés de l’affaire aussi rapidement que la police, si ce n’est plus. Un scientifique aussi renommé qui cachait depuis tellement de temps un déséquilibre pareil se devait d’être étalé au gout du jour j’imagine. Mais en réalité c’est moi qui fus balancé sous les feux de la rampe pendant près d’un an. Un jeune homme tellement choqué qu’il a été retrouvé dans les bras du cadavre de sa mère, c’est normal que ça ait choqué des gens. Sur le coup je n’avais pas compris et j’avais témoigné des faits en personne devant les caméras des journaux télévisées. Je ne savais pas encore dans quoi je m’embarquais. La TV se mis à me suivre partout, brodant sur ma potentielle dépression après avoir subi un choc pareil. C’est après la première semaine que j’ai commencé à éviter les caméras, après ma première émission de télé. Ils m’ont obligé à me souvenir, à tout raconter, ils m’ont posé des questions et m’ont poussé à bout. Ces gens-là n’ont aucun scrupules pour les hommes, ils ne veulent que de l’information choc qui va leurs rapporter gros. C’est probablement à ce moment-là que j’ai finis par détester les journalistes. Chaque jour, des personnes me répétaient qu’elles comprenaient ce que je ressentais. Combien je pouvais souffrir, me sentir seul. Mais personne ne pouvait comprendre, personne ne revoyait son père dévorer sa mère devant ses propres yeux. Personne n’avait observé la chair déchiquetée de sa petite sœur encore dans son lit, personne n’avait vu les membres arrachées de son grand frère éparpillés dans sa chambre. Personne n’avais le pouvoir de comprendre cette vision d’horreur qui me hante encore aujourd’hui.

Sans étonnement j’ai donc vu un psychologue ou bien un psychiatre je n’ai jamais bien fait la différence à dire vrai. C’était un homme plutôt grand et souriant qui ne prenait pas le pari de savoir ce qu’il ne savait pas. Il me posait plus de questions qu’il ne lançait de conclusions sur mon état et je me sentais réellement écouté. Il m’écoutait parler de ce fameux destin, des questions que je me posais à son propos. « Pourquoi m’avoir infligé cette épreuve ? » ou bien encore « Qu’attends-t-il de moi ? ». Il m’a appris à retrouver le sourire, à garder un visage serein pour ne plus subir les questions de mon entourage ou bien les jugements. Même lui était d’accord pour dire que c’était un agissement étrange pour un psy. Puis le retour en classe, le fameux concours de jugements justement. Entre les gens qui s’attendaient à ce que la maladie de mon père soit génétique et les gens qui me trouvèrent soudainement immensément cool je ne savais plus à quel saint me voué. C’est alors que je compris ce que mon destin attendait de moi, ou tout du moins c’est ce que j’ai fini par me dire. Une pub pour rejoindre les forces du Sanifect, pour sauver la population japonaise et préservé la santé de tous. Mon cœur chavira totalement et c’est plein de convictions que je triplais mon niveau d’études en quelques années. Informatique, robotique, biotechnologie tout y passa. Les sports de combats, les cours de tirs, les stages simili-militaire dans la campagne… Je me suis forgé un nouveau corps pour aller avec ma nouvelle personnalité.

Mais j’ai oublié quelque chose qui est primordial et que mon psy m’a soufflé il y a peu de temps. Les relations humaines. J’ai totalement mis de côté les relations possibles avec d’autres personnes que moi. J’ai enterré toutes mes capacités à discuter de tout et de rien avec un autre homme que moi et j’ai finis par barré de mon esprit la possibilité de rester en groupe. C’est donc mon nouveau but, puisque je suis entré au Sanifect haut la main il y a de cela peu de temps. Le petit génie bagarreur va faire des étincelles. J’ai entendu parler d’un prototype de fusil libérant des décharges visant à détruire les particules de Pendione parasitant les Caeloids trop faibles. Mes propres recherches m’ont permis de savoir qu’un Caeloids atteint une fois le sera de nouveau et c’est donc avec cette connaissance là que je songe à refaire toute l’analyse de cette maladie mal connue. Il faut soit les tués, soit les enfermés, soit allé plus loin dans la guérison. Mais dans tous les cas, ce qui se fait pour le moment n’est en rien suffisant ! Et personne ne semble faire attention. Rien que d’y penser ça me met en rage. Je serais l’homme qui fera avancer la science et qui aidera à proclamer la paix. C’est mon destin d’agir ainsi et d’être l’un des rouages de la sauvegarde du Japon. En m’inspirant de cette fameuse arme de tir, j’ai d’ailleurs monté mon propre bijou directement sur mon Clice. Une version moins choquante pour la population qui nous entoure, à savoir une série de flash et de parasite électromagnétique générées de manière assez concentrée pour griller la prothèse et détruire les particules. Ce n’est pas encore au point, puisque le but n’est pas de détruire la prothèse, mais l’idée me plait donc je continue.

Malgré tout cela, je suis également agent de terrain. Puisque je fais des recherches sur les moyens de calmer l’infection dont souffrent les Caeloids, je fais mes tests moi-même avec l’autorisation du gouvernement. Agent polyvalent qu’ils m’appellent chez les grands. Je travaille chez Sanifect depuis à peine deux mois et j’ai déjà une sacrée renommée. Certains m’appellent Génius, d’autres l’Illuminé et pour finir certains c’est le Croque-mitaines. Mais je me contenterais d’Inno si ça ne vous dérange pas. Même si mon psy m’a dit qu’il fallait que je m’habitue à ce que les gens m’appellent par mon prénom, j’ai encore du mal.